La réforme de la facturation électronique (e-invoicing) devient un sujet de préoccupation pour les entreprises françaises qui devront s’adapter dès 2026/2027. Au-delà du réglementaire, cette transformation sera d’ampleur et redéfinira le paysage des relations commerciales en France et dans d’autres pays d’Europe.
Présentation de la réforme de la facturation électronique (e-invoicing)
D’ici 2026, toutes les entreprises françaises, grandes et petites, devront adopter la facture électronique pour les échanges inter-entreprises (B2B). Cette réforme vise principalement à lutter contre la fraude à la TVA tout en simplifiant les démarches administratives. Les entreprises devront s’adapter à ces nouvelles exigences, impliquant des projets de transformation transverses.
Les enjeux de la réforme
Cette réforme comporte plusieurs étapes cruciales, notamment le choix obligatoire pour toutes les entreprises de contractualiser avec une plateforme dédiée (PDP) pour gérer les échanges de factures électroniques suite à l’abandon de la plateforme publique PPF. Dès septembre 2026, toutes les entreprises devront pouvoir recevoir des factures électroniques et les grandes entreprises devront émettre toutes leurs factures B2B sous format structuré électronique. Pour les PME et les micro-entreprises, l’échéance pour émettre est fixée à 2027.
Pour comprendre comment cette réforme s’inscrit dans un cadre plus large de digitalisation de l’économie, vous pouvez également visiter le site du Gouvernement qui fournit des ressources et des mises à jour officielles sur la législation.
Quels sont les avantages attendus de cette réforme ?
- Réduction de la fraude à la TVA : En centralisant les données de facturation, l’État peut disposer d’un contrôle renforcé sur les transactions et détecter les anomalies liées à la TVA.
- Simplification des démarches administratives pour les entreprises, grâce à une déclaration de TVA préremplie
- Digitalisation des processus : L’automatisation des factures réduit les erreurs humaines et réduit la charge administrative.
- Compétitivité accrue : Les entreprises pourront simplifier leurs processus de facturation, améliorant ainsi leur efficacité et compétitivité sur le marché européen.
Témoignages d’acteurs clés
Le webinar a permis de recueillir des retours d’expérience d’acteurs impliqués dans cette transition, tel que Cécile Koroleff de Média Participations, Isabelle Moretti de BNP Paribas et Éric Scaramozzino de Pennylane. Tous soulèvent l’importance d’une préparation rigoureuse et d’une gestion de projet structurée.
Cécile Koroleff insiste sur l’importance de mobiliser les différents départements, en soulignant que ce projet très transverse doit être piloté avec un leadership clair, et Media Participations a fait le choix de le positionner sous la responsabilité du département comptable.
Isabelle Moretti souligne quant à elle que cette réforme touche 100 % des activités de BNP Paribas Leasing Solutions, ce qui nécessite une coordination étroite des équipes et des différentes filiales européennes du groupe et représente un enjeu important pour le maintien d’une activité fluide.
Éric Scaramozzino apporte une perspective complémentaire en tant qu’acteur technologique. Chez Pennylane, la réforme mobilise les équipes produits, réglementaires et commerciales autour d’un objectif central : accompagner efficacement les TPE/PME et les cabinets comptables dans leur mise en conformité. Il souligne notamment les efforts d’éducation importants encore nécessaires auprès des petites entreprises. Il met en lumière les opportunités à long terme de la réforme, notamment en matière de productivité et de pilotage financier pour les PME.
Enfin, il insiste, comme les autres intervenants, sur la nécessité de maintenir le cap sans nouveau report, pour ne pas démobiliser les équipes et éviter des surcoûts
Les opportunités à saisir
Au-delà des obligations, cette réforme offre des opportunités significatives :
- Mieux aligner les processus financiers et commerciaux : La mise en place de la facturation électronique permet une meilleure intégration des processus de gestion financière, facilitant des échanges plus fluides avec les partenaires commerciaux.
- Optimisation des opérations : Cette réforme peut rendre les opérations des PME-TPE plus efficaces en automatisant et en sécurisant les échanges de factures.
- Collecte et exploitation des données : Les entreprises et leur partenaires financiers et de gestion disposeront de données pouvant être exploitées plus facilement, pour supporter des processus métiers, l’analyse de la fraude..
Conseils pour bien se préparer
- Commencer dès maintenant : Même si la date limite semble lointaine, il est crucial de commencer à se préparer tôt pour éviter les retards coûteux.
- Choisir la bonne plateforme PDP (Prestataire de Dématérialisation Partenaire) : Assurez-vous que votre PDP soit capable de répondre aux besoins spécifiques de votre entreprise et de se conformer aux dernières mises à jour réglementaires.
- Former ses équipes et ne pas négliger la conduite du changement : Investir dans la formation des équipes pour qu’elles soient prêtes à gérer les nouvelles technologies de facturation.
- Envisager le projet comme un projet de transformation métier transverse et non seulement comme un projet réglementaire : pour en capter les opportunités
S’il y a une chose à retenir de la réforme de la e-facturation, c’est qu’elle constitue une occasion unique de moderniser les processus de gestion financière des entreprises françaises tout en favorisant une meilleure transparence et en réduisant la fraude. C’est occasion l’occasion de réinterroger vos relations avec vos partenaires d’affaires. En vous tenant informés et en vous engageant dès maintenant, vous pourrez non seulement vous conformer à cette nouvelle réglementation, mais aussi saisir l’opportunité d’améliorer votre compétitivité.