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Matthieu THOMAS

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Les bonnes pratiques observées dans les parcours d’indemnisation pour les professionnels

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Une remontée des taux salvatrice pour les banques / assureurs ?

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La remontée des taux d’intérêt est un phénomène crucial qui influence directement les secteurs bancaires et assurantiels. Dans cet article, nous explorons comment ces changements affectent ces industries et quelles stratégies peuvent être employées pour tirer parti de cette situation.

Contexte Économique

Pendant l’été 2020, les rendements du 10 ans US ont chuté à 0,5 %, un chiffre historiquement bas causé par les anticipations d’inflation. Par la suite, les rendements ont connu une hausse significative, atteignant 1,70 % en mars avant de redescendre. Cela illustre l’environnement volatil que les banques et assureurs doivent naviguer.

Impact sur le Secteur Bancaire

Pour les banques, la courbe des taux d’intérêt pentuée présente plusieurs avantages :

  • Financement à court terme : Les banques continuent d’emprunter à des taux bas tout en prêtant à des taux plus élevés, ce qui peut augmenter leurs marges nettes d’intérêt.
  • Remplacement de prêts : Le passage à des prêts à taux d’intérêt plus élevés relutif est favorable sur la rentabilité.
  • Provisions pour risques : Malgré les gains potentiels, les banques ont pris des précautions, augmentant leurs provisions jusqu’à €60 milliards en 2020, le niveau le plus élevé depuis 2012.

Impact sur le Secteur Assurantiel

Pour les assureurs, les taux d’intérêt plus élevés offrent également des opportunités :

  • Canal de revenu : Le secteur bénéficiera d’un réinvestissement à des taux plus hauts, optimisant ainsi leurs revenus à long terme.
  • Canal du bilan : Un spread positif entre la dépréciation des passifs et des actifs peut soutenir la solidité financière des assureurs.

Limites et Défis

Cependant, plusieurs facteurs peuvent limiter l’impact positif d’une telle hausse :

  • Modèles bancaires en évolution : Les banques passent à des modèles axés sur les commissions, réduisant la dépendance aux marges nettes d’intérêt. En Italie, 50 % des revenus proviennent déjà des frais, contre 60 % en Allemagne.
  • Maturité des prêts : Les différences de maturité des prêts entre pays européens influencent les bénéfices, avec 65 % des prêts en France ayant une maturité supérieure à 5 ans, contre 45 % en Italie.
  • Secteur assureur et volatilité : La volatilité des taux, plus que leur niveau absolu, est cruciale pour les assurances-vie, en particulier à court terme.

Défis Structurels pour les Banques et Assureurs

Malgré ces opportunités, plusieurs défis structurels persistent :

  • Taux toujours bas : Les taux d’intérêt restent faibles dans une perspective historique, ne compensant pas entièrement les pertes passées.
  • Concurrence numérique : L’émergence des plateformes numériques change la nature de la fidélité client, ajoutant une pression compétitive.
  • Charges réglementaires : Le respect des règlementations est coûteux et implique des investissements continus en ressources humaines et technologiques.
  • Gestion des risques : La gestion des risques demeure essentielle pour prévenir les pertes catastrophiques, mais elle est coûteuse lorsqu’elle est mal exécutée.

Recommandations Stratégiques

Pour naviguer dans cet environnement complexe, les banques et assureurs doivent se concentrer sur :

  • Cœur de métier : Continuer à se spécialiser et renforcer leurs activités clés afin de maintenir un avantage concurrentiel.
  • Transformation numérique : Accélérer l’adoption de technologies numériques pour améliorer l’efficacité opérationnelle et l’expérience client.
  • Optimisation du modèle opérationnel : Éliminer les activités non essentielles et renforcer leur position de leadership par l’innovation.

La remontée des taux présente des opportunités mais aussi des défis. Une adaptation stratégique est cruciale pour maximiser les bénéfices tout en atténuant les risques.

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Vous ne le suiviez peut-être pas au jour le jour mais durant l’été 2020, lorsque vous pensiez que la situation sanitaire était sous contrôle, les rendements du 10 ans US étaient de 0,5%. 4 mois plus tard, lorsque vous essayiez de profiter d’une pause de Noël, les rendements avaient doublé et ils ont atteint un pic en mars (1,70%) avant de baisser fortement (1,2% à mi-juillet 2021). (Très) Rares ont été les occasions dans le passé où la hausse des rendements a été si forte en si peu de temps en raison du retour des anticipations d’inflation liées à la reprise économique. Est-ce que cela signifie que les secteurs bancaires et assurantiels voient enfin la lumière au bout du tunnel de valorisation ? Probablement oui, mais…

Les mécanismes de transmission entre les rendements et les indicateurs de création de valeur des banques / assureurs sont quelque peu différents, que l’on soit une banque de détail, une BFI, une banque universelle, un assureur vie ou un assureur non-vie. Pour faire simple, voici les grandes conséquences (majoritairement positives) d’une pentification de la courbe des taux pour les banques et les assureurs :

Pour les banques:

  • financement à court-terme à des taux toujours bas et prêts à des maturités plus longues et des taux supérieurs,
  • financement des dépôts toujours sous les taux de marché,
  • le remplacement des prêts à taux d’intérêt plus bas par des prêts à taux d’intérêt plus élevés, relutif sur les marges nettes d’intérêt. La hausse des taux a toutefois quelques effets négatifs (i.e. augmentation du coût de la dette des ménages / entreprises). Les banques s’y sont préparées puisque les provisions des 10 plus grandes banques européennes ont dépassé €60bn en 2020, le niveau le plus élevé depuis 2012

Pour les assureurs:

  • le « canal de revenu » : en raison de la forte exposition du secteur aux actifs à revenu à taux fixes et longs, les revenus bénéficieront du fait que le cash provenant des primes payées et des placements arrivant à échéance devront être progressivement réinvestis sur des niveaux de taux plus élevés,
  • le « canal du bilan » : la duration du passif est souvent plus élevée que celle des actifs. Par conséquent, un taux d’intérêt plus élevé dépréciera davantage le passif que l’actif, toutes choses étant égales par ailleurs.

Il y a cependant plusieurs éléments qui peuvent limiter l’impact positif d’une hausse graduelle des taux. Premièrement, certaines banques sont en train de passer à un modèle où la part des fees est plus élevée et où donc, la part des marges nettes d’intérêt est plus faible (e.g. 50% en Italie contre 60% en Allemagne). Deuxièmement, l’impact dépendra de la maturité des prêts, et il existe des différences importantes en Europe (65% des prêts aux entreprises ont une maturité supérieure à 5 ans en France contre 45% en Italie). Troisièmement, en ce qui concerne l’assurance, des études ont montré que, plutôt que le niveau absolu des taux, c’est la volatilité qui est un facteur clé dont les compagnies d’assurance-vie devraient profiter à court terme principalement.

Alors que la hausse des taux, si elle se prolonge, aura principalement des effets positifs sur les indicateurs de création de valeur des banques et des assureurs, les défis structurels des banques et des assureurs ne seront pas résolus pour autant : I) Les taux restent toujours bas en absolu en perspective historique, II) la concurrence des nouveaux acteurs numériques met toujours plus en danger la fidélité des clients, III) Le fardeau réglementaire est là pour rester en plus d’être onéreux à honorer, IV) La gestion des risques reste essentielle et coûteuse lorsqu’elle est imparfaite. Par conséquent, nous pensons que malgré la hausse potentielle des taux d’intérêt, les structures dirigeantes des banques et assureurs doivent continuer de se focaliser sur ces 3 points :

  • Continuez à vous concentrer sur votre cœur de métier.
  • Abandonnez les activités non essentielles et devenez chef de file sur votre cœur de métier.
  • Accélérez la transformation numérique pour optimiser le modèle opérationnel et améliorer l’expérience client

 

Matthieu THOMAS

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