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Assurance automobile : un secteur sous tension en pleine transformation

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Voiture de sport accidentée encastrée dans une barrière de sécurité sur une autoroute, avec d'autres véhicules circulant en arrière-plan

Le marché de l’assurance automobile évolue dans un contexte paradoxal : un parc automobile en croissance lente (+9 % entre 2012 et 2025), mais dont la structure change profondément. L’âge moyen des véhicules atteint désormais 12 ans, en hausse continue en raison de la montée des prix des véhicules neufs, des malus écologiques dissuasifs et de l’essor de la location longue durée (LOA, LLD).

Dans le même temps, les cotisations ont crû de près de 20 % entre 2016 et 2023, atteignant 26,2 milliards d’euros. Cette croissance est principalement portée par des revalorisations tarifaires, dans un marché où le nombre de contrats évolue peu. La flambée des coûts de réparation, la fréquence accrue des vols et les événements climatiques extrêmes rendent cette évolution inévitable.

Rentabilité fragilisée, marges sous pression

Malgré cette hausse des primes, la rentabilité reste sous tension. Les ratios combinés tournent autour de 100 %, voire au-delà sur le segment des particuliers, traduisant une activité structurellement déficitaire sur ce périmètre. Dans ce contexte, les assureurs ciblent davantage les clients à fort potentiel de rentabilité, et réduisent les efforts de conquête sur les profils à faible marge.

Le niveau de sinistralité continue d’augmenter : +7,7 % en 2023, porté par une fréquence élevée des sinistres graves et une facture climatique annuelle estimée à 6 milliards d’euros. Maîtriser les coûts devient donc une priorité absolue.

Vers une assurance plus personnalisée, modulaire et responsable

Face à ces défis, les acteurs font évoluer leurs offres dans quatre directions clés :

  • Modularité : les clients attendent des formules ajustables, avec des garanties adaptées à leurs usages. Les offres « petit rouleur » ou les options personnalisées deviennent la norme.
  • Nouveaux usages : les contrats s’adaptent à la diversification des mobilités (covoiturage, leasing, multimodalité). Certaines offres intègrent même la couverture des trajets en vélo ou transports publics.
  • Mobilité douce et véhicules électriques : des réductions sont proposées pour les véhicules moins polluants. Les assureurs incluent désormais des garanties spécifiques (prise en charge des batteries, vol de câbles, assistance en cas de panne).
  • RSE : recours à des pièces de réemploi pour les réparations, tarification au kilomètre, incitations à adopter des comportements responsables.

43 % des assurés se disent favorables à l’usage de pièces reconditionnées, avant tout pour des raisons économiques. Les clients souhaitent aussi que l’usage réduit du véhicule soit pris en compte dans le prix de leur assurance.

Des parcours client repensés, entre fluidité et hybridation

Au-delà des produits, les parcours clients se transforment. L’expérience utilisateur est désormais pensée autour de cinq piliers : personnalisation, rapidité, autonomie (souscription en ligne), ergonomie (UX/UI), et accompagnement hybride (humain + digital).

Les parcours sont plus courts, les interfaces plus intuitives, et le client peut piloter de plus en plus d’éléments en selfcare. Pourtant, le contact humain reste essentiel, notamment pour les moments clés comme la déclaration de sinistre ou la résiliation.

Une chaîne de valeur en recomposition

Les contraintes économiques incitent certains assureurs à repenser leur modèle opérationnel. Exemple emblématique : l’intégration verticale. La Macif a racheté un réseau de réparation automobile pour optimiser les coûts liés aux bris de glace. De son côté, le Crédit Mutuel a mis en place une station mobilité dédiée à la gestion automatisée des sinistres.

Parallèlement, l’intelligence artificielle se généralise. Elle permet d’analyser automatiquement des photos de véhicules endommagés, de générer des devis en quelques minutes, de détecter la fraude ou encore d’optimiser les interactions clients grâce à des assistants virtuels intelligents.


Conclusion : un modèle à réinventer pour tenir le cap

L’assurance automobile entre dans une nouvelle ère. Face à des marges sous pression, des usages en pleine mutation et des attentes clients toujours plus élevées, le secteur doit conjuguer agilité, innovation et maîtrise des coûts.

À court terme, la clé est de stabiliser la rentabilité tout en restant attractif. À long terme, l’enjeu est plus profond : construire une assurance auto capable d’accompagner l’évolution de la mobilité et de la société, en conjuguant efficacité, responsabilité et expérience client de qualité.

Sources de l’article :

Vincent DEBRAY

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