Le secteur bancaire français : entre hausse des taux et incertitudes économiques. Découvrez notre sixième capsule : le cas de l’épargne financière
ACTUELLEMENT/COURT TERME
Le contexte économique incertain, des marchés en montagnes russes et des perspectives de croissance atone ne sont pas porteurs pour l’épargne financière : les ménages se tournent vers le refuge de l’épargne bancaire et de l’assurance-vie.
Les flux d’épargne en valeurs mobilières, globalement négatifs en 2022, en attestent. Les encours fondent également par effet marché.
Une exception notable : les produits obligataires, qui bénéficient du nouveau contexte de taux. Ces tendances s’appliqueront également aux OPC, quoique de manière moins marquée que pour les actifs détenus en direct.
MOYEN TERME (2023-2024)
Le match entre l’assurance-vie, le placement financier préféré des épargnants français, et l’épargne financière tournera une fois de plus en faveur de la première, dont les fonds euros retrouveront des performances attractives portées par les rendements obligataires. Pour la même raison, les produits structurés et fonds à formule feront leur retour dans l’arsenal des banquiers.
La tendance de fond, de la gestion passive, prendra de l’ampleur : la gestion active ne battant que rarement les indices, les ETF structurellement diversifiés et moins chargés écorneront de plus en plus les fonds traditionnels.
L’investissement ESG, poussé par le régulateur et fortement médiatisé, sera devenu une pratique standard.
LONG TERME (2025 et au-delà)
S’il est difficile de prédire la tendance des marchés à trois ans et la déformation d’attractivité relative des différentes classes d’actifs qui en découlera, il est tout aussi difficile
d’imaginer un scénario de boom sur l’épargne financière des français : l’assurance-vie et le fonds euros seront durablement dopés par les taux élevés.
Les volumes seront portés par la gestion passive et la dichotomie ETF / gestion de conviction sera très nette : la gestion passive sera devenue une commodité de l’investissement financier, tandis que les approches plus «niches » de gestion de conviction, de fléchage ou thématiques, et le private equity, ces actifs qui racontent à l’épargnant une histoire ne se limitant pas au couple rendement-risque, se démocratiseront.