Le secteur bancaire français : entre hausse des taux et incertitudes économiques. Découvrez notre deuxième capsule : le cas du crédit à la consommation
ACTUELLEMENT/COURT TERME
Une année 2022 marquée par une dégradation notable de la rentabilité de cette activité en raison de coûts de refinancement qui progressent plus rapidement que les taux facturés aux clients. Si l’impact sur les encours n’a pas été visible dans la première moitié d’année, la plus grande frilosité dans l’octroi de crédit semble se refléter dans la baisse de 17,5% des nouveaux prêts personnels constatée en novembre 2022 Compte tenu de la forte concurrence sur le marché des crédits longs (auto, travaux,…) la rentabilité parait sensiblement affectée pour les acteurs bancaires et le marché semble se déplacer vers les acteurs spécialisés, notamment vers les captives des constructeurs auto qui accélèrent la transition vers les différentes formes de location intégrant des packages de service (y compris sur les véhicules d’occasion). Dans ce contexte le crédit court terme se démarque par sa bonne santé relative, même si le bilan est contrasté entre la distribution bancaire qui préserve des niveaux de marge corrects et la distribution en points de vente qui reste très concurrentielle.
MOYEN TERME (2023-2024)
Le grand enjeu de la période qui s’ouvre sera celui de la maitrise des risques avec une inflation qui vient éroder le pouvoir d’achat des ménages et menacer leur solvabilité pour les plus fragiles d’entre eux Le desserrement des taux d’usure et le contexte haussier devraient durablement favoriser les acteurs bancaires, avantagés par le financement à bas coût que représentent leurs dépôts. Le contexte, déjà défavorable aux acteurs spécialisés depuis la loi Lagarde, devrait encourager ces acteurs à conforter leur positionnement dans des activités de niche profitables et à accroitre la concurrence qu’ils se portent en points de vente. Avec l’enjeu de remontée des prix dans un marché qui reste très concurrentiel
LONG TERME (2025 et au-delà)
A long terme, le crédit à la consommation semble toutefois très avantagé pour profiter pleinement de niveau de taux plus élevés, notamment en raison de son fort rythme de renouvellement qui le distingue ici nettement du crédit immobilier. En toile de fond, se posera l’enjeu de la gestion de la dynamique des hausses tarifaires dans un marché hautement concurrentiel et de son impact pour les acteurs du secteur.